LES DÉFIS ÉNERGÉTIQUES – KEYNOTE ET SESSION QUESTIONS/RÉPONSES AVEC LA JCEO

Romain ROY, notre président fondateur, a eu l’occasion de répondre à diverses questions sur les énergies renouvelables dans une keynote organisée par la Jeune Chambre Economique d’Orléans (JCEO), retransmise en direct sur les réseaux sociaux. Composée d’une intervention éclairée de Romain ROY ainsi qu’une session de questions et réponses, cette keynote avait pour thème les défis énergétiques d’aujourd’hui et de demain.

Fatouma Koshin, présidente de l’association JCEO, anime cette keynote au sein du pôle photovoltaïque de GROUPE ROY ÉNERGIE, situé à Toury (28). Voici un résumé de leurs échanges.

Présentation de Romain ROY, membre de JCE Orléans et président-fondateur de GROUPE ROY ÉNERGIE

Romain ROY : Je m’appelle Romain Roy, j’ai 36 ans et je suis rentré en 2012 à la JCEO. À l’image de ce mouvement, je me qualifie de “citoyen engagé”. J’ai un parcours de pompier qui a été assez prégnant dans ma vie et qui, au départ, était mon parcours scolaire et professionnel. J’étais pompier volontaire ici à Toury, au nord d’Orléans, avec ensuite comme volonté de me professionnaliser dans cette voie. En 2008/2009, j’ai décidé de me réorienter à la fin de mes études pour ne pas sauver que les gens mais aussi la planète. J’ai dessiné des maisons à énergie positive et j’ai intégré une entreprise locale qui était en capacité de me construire ma propre maison.
Et aujourd’hui, je vis dans cette maison à énergie positive, et en travaillant notamment sur ma toiture, avec la pose de panneaux photovoltaïques, je suis tombé amoureux du solaire photovoltaïque. En 2010, j’ai décidé d’en faire mon métier puis d’intégrer en 2012 la JCEO. Je pense que, fort de mes années de pompiers, j’ai toujours eu cette envie continuelle d’apprendre. Et en 2015, après la COP de Paris, j’ai décidé de répondre à cet appel de la France quant à la dynamique lancée sur les sujets de transitions, d’engagements individuels, de décarbonation…, j’ai donc créé ma propre société : GROUPE ROY ÉNERGIE. Et je me tiens aujourd’hui dans mes locaux flambant neufs, on vient juste de s’y installer, moi et mes 82 collaborateurs et collaboratrices.
En lien avec ces maisons à énergie positive, je considère que l’on a une mission. Je pense très sincèrement qu’il est possible de transformer la société pour aller vers une société à énergie positive, de la marier à l’écologie. C’est pourquoi aujourd’hui, je porte aussi cette mission en politique. C’est pour moi une continuité, avec mes casquettes de pompier et de citoyen engagé, y compris dans les associations. J’espère faire d’Orléans et de la Métropole une cité à énergie positive d’ici 20 ou 30 ans.

Fatouma Koshin : Tu as un passé de pompier. Tu peux nous en dire plus ?

R.R : J’ai été pompier pendant presque 20 ans puisque dès mes 12 ans, j’ai arrêté le football pour rentrer en tant que jeune sapeur-pompier. C’est clairement un marqueur de mon caractère, ce souhait d’engagement.
De mes 12 à mes 16 ans, je me suis préparé dans cette magnifique école de la vie pour, à 16 ans, devenir sapeur-pompier volontaire. J’ai eu mes concours pour continuer en tant qu’officier mais là, j’ai décidé de, modestement, m’investir pour sauver la planète et notre éco-système.

F.K. : Pour parler du thème du jour, pour toi, qu’est-ce que le défi énergétique et comment en tant que citoyen, au quotidien, on peut s’inscrire dans ce défi ?

R.R : On parle beaucoup du défi énergétique et de l’écologie comme quelque chose d’anxiogène, de stressant voire d’angoissant. Pour ma part, je ne prends pas la transition par ce prisme de lecture c’est-à-dire que je pense qu’on va y arriver, je suis positif mais pas dogmatique. L’être humain a toujours su s’adapter et là, il va devoir de nouveau s’adapter car malheureusement, on continue de créer des dérèglements qui vont être très impactants d’ici 2, 3 voire 4 décennies, avec forcément des espaces sur la planète devenus invivables. Nous aurons alors des mutations démographiques, des mouvements de population… tout en habitant dans un écosystème économique.
Personnellement, je ne pense pas qu’il faille faire “une économie du moins”, revenir drastiquement et vulgairement aux “temps des cavernes”, à la bougie. Je suis pour une “économie du mieux” et c’est pourquoi, en 2010, j’ai quitté le foyer familial et je me suis demandé comment agir, comment réduire mon impact sur la planète et la laisser vivable et équilibrée pour les prochaines générations.
On vit dans un monde assez extraordinaire ; je pense notamment au satellite James-Webb, qui recherche des cailloux, communément des planètes similaires à la nôtre et qui n’en trouve pas.
C’est vrai qu’on est toujours en train de se plaindre, c’est un peu français c’est vrai, même si à la JCEO, les membres sont plus ouverts d’esprit grâce aux valeurs véhiculées. Mais, globalement, nous ne sommes pas nés au Moyen-âge, on a la chance de vivre à une époque où la médecine est développée, le pouvoir de s’alimenter est très accessible..etc, et il faut donc profiter de la chance que l’on a. Il faut croquer la vie tout en la protégeant.

Plus concrètement, les défis de transition reposent sur trois piliers.

La sobriété

C’est la réponse à comment je rends ma vie moins consommatrice d’énergie et donc de production de carbone, car l’ennemi ici, c’est bien le carbone. Pour cela, lors de la conception des maisons à énergie positive, je me suis intéressé aux technologies nordiques mais aussi au principe de ventilation naturelle utilisée par les romains, mais également à d’autres civilisations comme les mayas, les égyptiens…etc. Je n’ai rien inventé mais j’ai essayé de mettre en application des principes simples avec notamment :

  • une ventilation double flux,
  • une belle orientation des espaces pour avoir pas mal de surfaces vitrées côté Sud,
  • une casquette pour ne pas chauffer la maison grâce à des systèmes d’ombrage,
  • de l’isolation extérieure, et pour ma part, j’ai choisi de construire une maison en bois qui capte du carbone.

L’idée est donc de créer un espace confortable, ni trop grand ni trop petit pour qu’il ait un impact le plus faible possible. Je ne stigmatise pas pour autant en disant de ne pas prendre l’avion, de ne pas manger de viande, de ne pas faire d’enfants…etc. Ça, c’est l’école du moins et ce n’est pas le message que je véhicule.

L’efficience

Avoir un bon chauffage ou une bonne mobilité, ce n’est pas changer prématurément sa voiture ou son système de chauffage. Pour information, un français émet en moyenne 9 tonnes de CO2 par an. Grâce à des procédés naturels (photosynthèse, biomasse, méthanisation…), la France peut absorber du carbone mais pas assez pour compenser ce que nous consommons. Alors, comment diminuer ? Et bien, en réduisant sa consommation de viande et ses kilomètres parcourus ou encore en évitant la surconsommation et les achats compulsifs.

La production et la récupération

Cela comprend par exemple la récupération d’eau de pluie pour ne pas pomper l’eau sur le réseau, ce qui émet un coût carbone. Aujourd’hui, ma maison et mon entreprise créent de l’énergie car je consomme moins que ce que je produis, environ 20 fois moins. J’exporte alors de l’énergie car j’isole correctement mon habitat, je l’oriente de sorte de capter un maximum de chaleur, j’optimise tous mes systèmes..etc. Pas besoin d’avoir une maison en carton : même si elle serait bien isolée, il n’y aurait pas d’inertie.
Il faut aussi calculer ses kilomètres, utiliser davantage les transports en commun…etc, et ne pas stigmatiser des moyens comme l’avion car ce sera demain un transport décarboné, grâce à l’hydrogène par exemple. Il faut d’ailleurs que les entreprises calculent leur empreinte carbone pour la diminuer, dans des proportions raisonnables, pour ne pas renoncer à certaines opportunités. En fait, la plupart du temps, c’est du bon sens comme diminuer le chauffage, utiliser des outils de compostage, manger local, avoir un jardin partagé plutôt que se déplacer pour acheter du bio…
Beaucoup de choses sont à repenser finalement, et le durable, c’est prendre du temps.

Après avoir cherché des pistes d’économie, d’efficience et de production, il reste un bilan carbone à analyser. On peut toujours investir dans des sociétés ou associations qui proposent d’acheter des arbres et de les planter, en plus du patrimoine français. Ainsi, tous ces petits gestes permettront d’arrêter ces dérèglements et d’arriver à la neutralité carbone. Notre génération entame quelque chose sur le long terme mais dont on peut voir les résultats dès maintenant. C’est mon engagement et celui de GROUPE ROY ÉNERGIE.

Personnellement, j’ai acheté des parcelles pour y planter des arbres car j’ai calculé le bilan carbone de mon foyer. Et, chaque arbre planté absorbe 10 à 40 kilos de CO2 par an, ce qui vient neutraliser notre coût carbone. C’est hyper intéressant car on peut industrialiser la captation du carbone grâce à différents procédés : la méthanisation, les cultures intermédiaires, l’agroforesterie…etc. Cela permet notamment de compenser pour ceux qui vivent en zone urbaine. Je crois beaucoup en ça.
Ce n’est pas que pour nous, c’est pour les générations suivantes car ce n’est pas la planète qui est en danger, c’est l’avenir de l’espèce humaine.

F.K. : As-tu des conseils ou une citation à nous donner pour la planète et ces défis énergétiques à relever ?

R.R : Je ne vais pas donner de citation car pour le coup, ici, il ne faut pas s’inspirer du passé. Ce qu’on est en train de vivre n’est jamais arrivé à l’espèce humaine, aucune citation n’est assez forte et inspirante pour cela.
Ce qu’on vit en ce moment peut faire peur : on se demande si on veut faire un enfant ou si on prend l’avion pour partir en vacances. Encore une fois, je ne suis pas pour cette théorie du moins, mais plutôt pour celle du mieux, petits pas par petits pas, changeons nos habitudes, réduisons nos déchets, isolons nos maisons…etc.
Il faut se motiver par de petits gestes, comme le tri des déchets. Un déchet dans une bonne poubelle, cela devient une ressource. Il faut se réapproprier son jardin pour faire du compostage, repenser sa mobilité (une voiture personnelle ou partagée ?), utiliser quand on le peut des transports en commun, prendre le train quand le trajet Paris-Nantes en avion n’est pas pertinent… Il faut accumuler les petits gestes pour arrêter de stigmatiser, et pour que chacun apporte son effort et sa contribution à mesure de ce qu’il a compris du sujet.
Ce que je veux bien faire comprendre, c’est que la transition est un travail de longue haleine. Il va falloir le faire sur des décennies, prendre de bonnes habitudes et les conserver, essayer de continuellement s’améliorer.
Il faut aussi se dire que cela représente beaucoup de bien-être de se sentir bien dans ses baskets et dans son comportement. Il faut aussi ne pas oublier que personne n’est parfait : je ne le suis pas et justement, on ne cherche pas des gens parfaits mais des personnes qui ont envie de s’améliorer et d’atteindre une ambition : décarboner nos façons de vivre et avancer collectivement pour laisser quelque chose de vraiment à sympa à ceux qui vont suivre.

F.K. : Pour terminer, avant de passer à la session questions/réponses, une dernière chose à retenir ?

R.R : La pédagogie, car à notre niveau, on peut tous faire quelque chose. Je pense que l’État et les collectivités devraient créer une école de la transition car le défi énergétique ne se résume pas à la mobilité ou la performance énergétique. C’est aussi la conception d’une ville résiliente, à savoir comment encaisser demain les changements climatiques (davantage de vents, de précipitations, hausses des températures…etc.), comment créer une ville intelligente qui préserve l’eau et gère les risques d’inondations, qui s’occupe du cycle agricole et donc de l’alimentation…etc. En fait, il y a tellement de sujets et on a peu de temps à y consacrer, nous et nos vies actives.
Je pense qu’il faut, dans un milieu multiculturel et intergénérationnel, un temps d’échange de bonnes pratiques, un moment une fois par an, comme un engagement citoyen où l’on vient s’améliorer, accompagner d’autres personnes et faire monter en compétence le territoire, les individus mais aussi les collectivités. Je suis convaincu de l’intelligence de l’être humain pour produire une économie verte de plaisir et de partage.
Arrêtons de chercher des solutions “on/off”. Il faut faire le deuil de ce qui n’a pas été fait depuis 30 ou 40 ans, et s’améliorer, pour nous, pour les jeunes, pour l’ensemble des pays du Monde. Pour une fois, on a un seul but : quelque soit sa religion, sa culture, sa vision. Pour le moment, je le rappelle, la Terre est le seul caillou sur lequel on arrive à vivre !

SESSION DE QUESTIONS / RÉPONSES

Passons maintenant au traitement de quelques questions posées par les internautes.

Question n°1 : Comment se positionne la JCEO au niveau de son bilan carbone ?

F.K. : Récemment, la JCE française a inauguré sa forêt en plantant un arbre pour chaque JCE locale. C’est un premier pas parmi tant d’autres projets en cours, comme la préservation de l’eau ou encore la réduction des déchets.

Question n°2 : Comment s’engager sur le court terme et avoir une action positive pour la diminution du carbone ?

R.R. : Le premier engagement, le premier pas, c’est celui de calculer son bilan carbone personnel. Il existe de nombreux sites internet pour cela mais j’ai en tête celui de l’ADEME qui s’intitule « Connaissez-vous votre empreinte sur le climat ? » En moyenne, un français émet 9 tonnes de CO2 par an, c’est donc bien de faire son propre diagnostic pour se sensibiliser soi-même, se tracer une ambition et passer à l‘action.
Le calcul se fait selon différentes questions sur la mobilité, la consommation énergétique ou encore la mobilité, et cela peut avoir un bon effet sur les actions à mener.

F.K. : L’ADEME est d’ailleurs un partenaire de la Jeune Chambre Économique Française.

Question n°3 : Que pensez-vous des maisons passives ? Est-ce une bonne solution ?

R.R. : La maison passive, c’est un préalable.
GROUPE ROY ÉNERGIE est un producteur d’énergie renouvelable sur le territoire, du particulier à l’industriel. Et pourtant, j’ai l’intime conviction que ce n’est pas parce qu’on produit mieux et propre de façon abondante, comme lors d’utilisation de panneaux photovoltaïques, que du coup, on ne doit pas s’intéresser à la sobriété. La maison passive a cette propriété : elle est peu gourmande en énergie grâce à sa bonne orientation et son isolation. Elle apporte un certain confort de vie avec une consommation d’énergie presque neutre ; la passivité, c’est la neutralité.
Le second pas après la maison passive, c’est d’aller chercher de l’énergie positive, notamment grâce à certaines technologies comme la géothermie, l’éolien ou le solaire photovoltaïque, en exploitant ce qu’on a sous la terre, dans la force du vent ou grâce aux rayons du soleil.
Mais si vous avez une maison passive, c’est déjà très bien ! Aujourd’hui, avec la crise énergétique, mettre 30 000 € de plus dans sa maison, ça a du sens d’un point de vue économique et écologique.
Je parle du neuf mais c’est tout à fait possible dans le cadre d’une rénovation, sur une maison datant de 1960 à 2000/2010. Il existe des programmes de rénovation comme MaPrimeRénov et des organismes pouvant vous accompagner, notamment l’ADEME et l’ADIL (Agence d’Information sur le Logement). Il faut aller chercher de l’information, comparer, écouter les entreprises de son territoire…etc.
Pour résumer, la maison passive, ce n’est pas que du neuf et c’est un préalable à la maison de demain ainsi qu’aux réglementations de demain.

Question n°4 : Quelles sont les possibilités avec le solaire en termes de revente et/ou de consommation ?

R.R. : Le photovoltaïque, c’est vulgairement un panneau qu’on pose au sol, en toiture, en façade, sur l’eau ou sur un tracker (comme un tournesol qui suit le soleil) ou encore en véranda, en ombrière…etc. C’est un produit que l’on peut installer entre Lille et Marseille et entre Strasbourg et Brest. Bien orienté (car l’ennemi du photovoltaïque, c’est l’ombre), il capte la luminosité – ici, je synthétise, et le panneau produit un courant continu que l’on passe dans un onduleur pour le transformer en courant alternatif, car c’est ce courant que nous consommons dans nos foyers et entreprises.
On peut alors autoconsommer immédiatement cette énergie produite (pour notre eau chaude, nos appareils électroniques, notre électricité…etc.), tout ou partie. Vous avez toujours une sécurité en étant relié au réseau, afin d’avoir de l’électricité la nuit. Et si, en journée, vous ne consommez pas cette énergie produite, n’étant pas à la maison par exemple, vous la revendez au réseau. La nuit, naturellement, vous allez chercher de l’électricité sur le réseau : cela se fait très bien, c’est parfaitement synchronisé.
Le modèle économique du photovoltaïque, c’est l’autoconsommation avec revente du surplus. Si vous voulez aller plus loin, il est possible de stocker le surplus de votre énergie plutôt que de la revendre, pour ensuite la déstocker la nuit. Et demain, on saura stocker sous forme d’hydrogène, ou sous toute autre forme.
Le renouvelable étant intermittent, on cherche constamment à le stocker. Et, quand on pense au stockage, on pense toujours au lithium. Et pourtant, il existe de nombreux autres mécanismes.
Par exemple, en Suisse, une start-up utilise une immense grue afin d’empiler des blocs de béton, comme des LEGO®, afin de stocker de l’énergie renouvelable. Lorsqu’il y a de l’électricité excédentaire, ils montent les blocs à 120 mètres du sol et, quand ils ont besoin d’énergie, ils les font redescendre. Grâce à une dynamo, ces mouvements créent de l’énergie. Plus d’informations ici : Energy Vault stocke l’énergie dans une grue en béton | Les Echos. Au Maroc, ils ont quelque chose de similaire avec un système de rotation.
Pour l’hydrogène, c’est le même système, et c’est pourquoi la France et l’Europe travaillent sur des systèmes de stockage à l’hydrogène. L’hydrogène, c’est 70 % d’électricité, par la fracturation de la molécule d’eau. C’est comme un gaz sous pression : bouteille fermée, la capacité de stockage reste intacte pendant plusieurs mois, à la différence des batteries au lithium qui ont un cycle court. Donc beaucoup de choses sont en train de se moderniser.
Autre exemple, en Bavières, l’énergie renouvelable est stockée dans un barrage hydroélectrique. Au besoin, les turbines relâchent cette eau stockée pour reproduire de l’énergie.
Ainsi, le photovoltaïque, l’éolien et l’hydraulique sont des énergies renouvelables qui composent les forces et faiblesses du territoire. Attention à mon discours : je ne dis pas qu’il faut arrêter le nucléaire. À mon sens, c’est un sujet sur lequel il faudra se pencher dans 50 ou 100 ans. Aujourd’hui, il faut surtout décarboner nos activités humaines.

Question n°5 : Comment la JCEO peut-elle jouer un rôle dans les défis énergétiques qui se présentent devant nous ?

F.K. : On se montre responsable dans nos consommations et déplacements, et on œuvre au quotidien avec des bénévoles citoyens, de 18 à 40 ans, qui ont envie de changer les choses. Par exemple, on participe à des opérations de nettoyage et de gestion des déchets.
La crise énergétique met aussi en lumière des solutions au sein du territoire : des entreprises qui agissent et sensibilisent ainsi que beaucoup d’acteurs de l’énergie qui sont nos partenaires. GROUPE ROY ÉNERGIE est notamment la preuve du travail de la JCEO, étant un partenaire au quotidien.

Question n°6 : Comment peut-on rejoindre l’association de la JCEO ?

F.K. : C’est simple, il faut avoir entre 18 et 40 ans et demander à être membre. Nous sommes une école de formation par la prise de responsabilités, par l’action et pour l’action. Nous cherchons à développer des compétences en menant divers projets.
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Question n°7 : Parlons du sujet des DPE. Selon vous, quelle est la meilleure solution quand on a un DPE en bas de classement ? Je déménage ou je rénove ?

R.R. : Si l’on a un véhicule à moteur diesel avec une faible consommation, et que l’on parcourt peu de kilomètres, et que l’on me propose un véhicule électrique qui consomme peu, dois-je le changer prématurément ? La réponse est non.
Le durable, c’est prendre le temps d’emmener un produit sur son cycle de vie le plus long possible. Car finalement, tout a toujours un coût carbone : de fabrication et de fonctionnement.
Pour le cas de cette maison avec un mauvais DPE, elle a donc un coût trop élevé de fonctionnement. Pour rappel , le DPE est le Diagnostic de Performance Énergétique, dont la réalisation est obligatoire dans le cadre d’une vente ou d’une transaction immobilière (acquérir ou céder le bien). On retrouve déjà une classification sur l’électroménager par exemple, cela permet d’anticiper des rénovations ou des remplacements et de se préparer à estimer son propre bilan carbone.
Pour vous aider dans vos rénovations, il existe des assistants à maîtrise d’ouvrage ou même des diagnostiqueurs qui peuvent tout à fait vous accompagner. Attention par contre à toutes ces entreprises opportunistes qui promettent beaucoup pour pas cher, comme tous les produits à 1€ voire gratuits (isolation, toiture…etc.) que l’on peut voir.
Bien sûr, des subventions existent donc prenez bien le temps de vous renseigner et de comparer. Pour moi, il faut 3 devis pour chaque organe à modifier : menuiserie, enveloppe du bâtiment, système de chauffage ou de production d’eau chaude, isolation, rénovation de toiture…etc. Prenez le temps de bien faire les choses, afin de ne pas y revenir plus tard.
Si vous bricolez un peu, vous pouvez trouver de nombreux topics en ligne (auprès de Leroy Merlin ou Castorama par exemple). C’est toujours valorisant de faire soi-même.
Pour revenir à la question, peut-être que le résultat de votre DPE demande une rénovation lourde ? Dans ce cas, sachez que ces efforts, en plus de vous apporter confort de vie et économies, seront valorisés au moment de la vente ou de la location de votre bien. Donc, non, il ne faut pas forcément recourir au déménagement. Pour la minorité qui ne rénovera pas, il ne faut pas non plus tout détruire au bulldozer mais indépendamment afin que chaque déchet puisse devenir une ressource.

Question n°8 : Pour finir, pouvez-nous dire comment vous vous positionnez face à l’avenir ? Quel message positif voulez-vous adresser ?

R.R. : C’est un avenir passionnant qui s’offre à nous, avec une multitude d’opportunités. Jusque là, nous nous stabilisions avec le développement de gros groupes, et désormais, le système entier est bouleversé. C’est pour moi, un accélérateur d’opportunités par l’arrivée de nouveaux modèles, de start-up, de créateurs.. dans pleins de domaines différents.
Même si l’angoisse et le stress peuvent exister, je pense qu’il faut retenir ici que notre monde est en mutation, et cela nous donne la chance de grandir et de créer. Il ne faut pas attendre uniquement de l’État et des gros groupes qu’ils règlent ces problématiques. Il faut s’investir.

Pour conclure cette keynote dédiée aux défis énergétiques, voici le mot de la fin par Romain ROY : “Laissons place à la créativité et faisons confiance aux différentes générations, jeunes comme anciennes.”

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