Contrat Progrès Méthanisation

Un engagement pour une filière durable

contrat progrès méthanisation

Alors que la méthanisation est un sujet controversé, cette méthode a pourtant fait ses preuves. C’est en septembre 2021, à l’occasion du salon annuel de la méthanisation Expobiogaz à Metz que les acteurs de la filière méthanisation ont annoncé la création du contrat « progrès méthanisation ». Il s’agit d’une initiative remarquable pour encourager l’essor de la filière méthanisation. Dans cet article, nous revenons sur l’historique, les caractéristiques et l’avancement de ce dispositif. En effet, en tant qu’acteur engagé dans la transition énergétique et écologique à travers l’énergie photovoltaïque, GROUPE ROY ÉNERGIE encourage la filière méthanisation et les initiatives vers une démarche environnementale.

Comprendre le principe de la méthanisation pour en apprécier les avantages 


Quel
 est le principe de la méthanisation ?

La méthanisation est une technologie qui permet de produire de l’énergie en convertissant des matières organiques en biogaz. Cette technologie a fait ses preuves. Elle est de plus en plus utilisée et plus particulièrement par les exploitants agricoles pour produire de l’énergie propre et durable à partir de leurs déchets organiques.

Comment fonctionne un site de méthanisation ?

Une station de méthanisation est composée d’un digesteur, d’un post digesteur et d’un épurateur.  Les déchets collectés sont stockés dans le digesteur. C’est dans ces cuves de méthanisation que les intrants vont fermenter pour devenir des bactéries. Le procédé est naturel. En effet, grâce à l’absence d’oxygène et sous l’effet de la chaleur (jusqu’à 38°), ces bactéries vont transformer la matière organique en biogaz et en résidu (le digestat de méthanisation). Enfin, le biogaz passe par un contrôle de GRDF puis est injecté dans le réseau de gaz naturel, tandis que le digestat est directement utilisé par les exploitants agricoles pour fertiliser les cultures et amender leurs sols.
Pour mieux comprendre le procédé, découvrez le schéma de la méthanisation dans notre article sur la méthanisation agricole.

Quel type de déchets sont transformés par le méthaniseur ?

Le méthaniseur peut transformer des déchets organiques provenant de site agricole mais également des déchets d’industries ou de collectivités. Dans les cuves, on retrouve des intrants agricoles comme des déjections d’élevage, des effluents d’élevage (lisiers porcins, bovins et fumiers équins ou bovins), des cultures intermédiaires, des déchets de céréales, des écarts de fruits et légumes, ou encore des résidus de cultures.

Pourquoi utiliser la méthanisation ?

Investir dans la méthanisation offre de nombreux avantages :

  • produire de l’énergie renouvelable et durable ;
  • réduire le volume et le poids des déchets ;
  • contribuer à lutter contre le changement climatique.

La méthanisation est donc une solution durable et écologique pour traiter les déchets organiques. Concernant la méthanisation à la ferme, cette technologie est particulièrement intéressante car elle peut être utilisée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et produire des engrais de qualité.
Enfin, grâce à l’usine de méthanisation, ce gaz vert est ensuite valorisé sous forme de chaleur, d’électricité ou de biométhane injecté. Ajoutons qu’il est possible de réduire davantage sa consommation d’énergie en couplant l’installation de méthanisation à une installation solaire sur toiture de bâtiment agricole ou des panneaux photovoltaïques au sol. Nous l’expliquons plus en détails dans notre article sur la méthanisation et le photovoltaïque.

schema methanisation et photovoltaique

La production de biogaz par les unités de méthanisation est une activité en plein essor

Voyons quelques chiffres clés sur le parc d’unités de méthanisation en France qui appuie l’essor du secteur.
Prenons l’étude SINOE® et Observ’ER pour l’ADEME qui indique la présence de 1 308 installations opérationnelles de méthanisation en fonctionnement en France au 1er janvier 2022. Il en ressort que 1 088 unités de méthanisation sont liées à des activités agricoles, 108 en industrie, 95 en stations d’épuration urbaine et 17 au traitement de déchets ménagers. En outre, l’emploi dans la méthanisation représente 4 000 postes identifiés et 1 177 M€ de chiffre d’affaires (du secteur en 2020). Les valorisations se répartissent ainsi :

  • 1,5 TWh de production électrique,
  • 1,1 TWh de chaleur produite
  • 4,3 TWh de biométhane injecté dans un réseau de gaz naturel.

De plus, la synthèse du PPE (plan pluriannuel de l’énergie) porte le volume de biogaz injecté de 14 à 22 TWh en 2028, pour répondre aux exigences de la neutralité Carbone en 2050.

Alors, pourquoi la méthanisation est-elle un sujet controversé ? 

Pourquoi non à la méthanisation ?

Bien que cette technologie offre de nombreux avantages, elle soulève des inquiétudes en raison des risques pour l’environnement et la santé. Les unités de méthanisation ont donc été l’objet de contestations de la part de plusieurs organisations et activistes environnementaux.
Les unités de méthanisation sont un sujet controversé car le développement récent n’est pas sans conséquence.

Quels sont les inconvénients de la méthanisation ?

L’expérience méthanisation a déjà fait ressortir des critiques comme les problèmes d’odeurs, les productions additionnelles de végétaux pour nourrir les méthaniseurs, les risques de pollution de l’eau et des sols, les ressources mobilisées pour le transport des déchets et enfin l’impact des digestats sur le sol. En outre, de nombreuses questions se posent comme la perte potentielle de productivité dû à l’utilisation des intrants dans le méthaniseur et non dans les sols. Il est vrai que, traditionnellement, les fumiers étaient restitués au sol et cette matière organique participait alors au bon fonctionnement agronomique du sol.

Les bonnes pratiques pour un projet de méthanisation encadré

Développer les usines de méthanisation est un avantage environnemental à condition de mettre en place un encadrement et de respecter quelques règles fondamentales.

En suivant les bonnes pratiques comme le fractionnement des apports raisonnés de digestat, le travail aux bonnes dates ou encore l’utilisation du bon matériel, les exploitants d’usine de méthanisation peuvent limiter les risques environnementaux et ainsi les conséquences sur la biodiversité. À noter d’ailleurs que l’association d’énergie solaire photovoltaïque à la production de biométhane est un moyen de réduire la consommation électrique nécessaire au fonctionnement des cuves et au chauffage du digesteur.

Quid du bilan environnemental de la méthanisation agricole ? 

Afin de prouver l’intérêt environnemental des projets de méthanisation et quantifier l’impact environnemental de la production de biométhane issu des intrants et déchets agricoles, les experts d’INRAE Transfert, mandatés par GRDF Méthanisation, ont réalisé une étude ACV – Analyse du Cycle de Vie. Comme le présente l’INRAE, 16 indicateurs clés ont été observés au travers de scénario méthanisation, et les résultats sont majoritairement en faveur de la pratique.

En effet, 7 indicateurs montrent des performances accrues pour le scénario culture. Concernant le scénario élevage,  il est conforté par 9 indicateurs, notamment une amélioration de 60 à 85 % pour l’épuisement des ressources énergétiques, le changement climatique, et la destruction de la couche d’ozone. Pour les 5 indicateurs restants, les écarts ne sont pas significatifs. Il est à noter que l’analyse détaillée des résultats montre que la qualité des eaux n’est pas dégradée localement.
Concernant l’environnement atmosphérique (ozone, particules fines et gaz à effet de serre), l’étude montre une forte amélioration par rapport à la version sans méthanisation.

En conclusion, quatre externalités positives sont nécessaires pour que la méthanisation garde son avantage :

  • recycler l’azote des déchets méthanisés et le valoriser via l’épandage des digestats ;
  • gérer les effluents d’élevage par du stockage limité ;
  • utiliser les CIVE (voir après) pour le stockage de carbone ;
  • exploiter le potentiel méthanogène des résidus de culture.

Ainsi, un des principaux enjeux d’un scénario de développement de la filière méthanisation repose sur la mobilisation et la bonne gestion des CIVE. C’est pourquoi les représentants de la filière souhaitent accompagner les acteurs vers une amélioration et un développement des pratiques agricoles.

Les Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique (CIVE) : un rôle essentiel dans le succès de la méthanisation

Les cultures intermédiaires à vocation énergétique, communément nommées les CIVE, sont des cultures implantées et récoltées entre deux cultures principales dans une rotation culturale. Les CIVE sont récoltées pour être utilisées en tant que substrat dans une unité de méthanisation à la ferme.
L’utilisation des CIVE présente alors un atout indéniable car ces végétaux permettent de limiter le recours aux cultures énergétiques dédiées. Les Chambres d’Agriculture indiquent « un potentiel méthanogène, compris entre 100 et 300 Nm3CH4/TMS, selon l’espèce utilisée ».

Dans ce contexte, le contrat « progrès méthanisation » prend tout son sens.


Une initiative pour encourager l’essor et la démarche vertueuse

Le contrat « progrès méthanisation » participe à professionnaliser et à pérenniser la filière. En effet, ce dispositif vise à inciter les exploitants agricoles à s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue de l’exploitation de leur ferme et site agricole. Cela passe par des actions spécifiques à mettre en place et en lien avec leur contexte local.

Le nouveau contrat « progrès méthanisation » : qui sont les 7 acteurs à l’origine de ce dispositif ?

Tout d’abord, le contrat vise à renforcer une démarche d’amélioration continue de l’exploitation d’usines de méthanisation. Ensuite, comme le précise le communiqué de presse, l’initiative est portée par 7 acteurs du monde agricole et de l’énergie qui sont : l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France ( AAMF), l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture ( APCA), le Club interprofessionnel Biogaz créé au sein de l’ATEE par les pionniers de la filière, l’association France Gaz Renouvelables (FGR), la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), le bureau d’étude spécialisé dans l’exploitation et la maintenance des usines de méthanisation (CH4 Process) et enfin la société Gaz Réseau Distribution France (GRDF).

À qui s’adresse le contrat « progrès méthanisation » ? 

Le contrat « progrès méthanisation » est ouvert à tous les porteurs de projets et exploitants d’usines de méthanisation souhaitant s’inscrire volontairement dans une démarche d’amélioration continue. Aussi, toutes les unités de méthanisation produisant du biogaz valorisé sous forme d’électricité, de chaleur ou de biométhane injecté peuvent s’inscrire dans cette démarche qualité.

En quoi consiste le contrat « progrès méthanisation » ?

Derrière cette initiative, la filière veut encourager les exploitants à s’engager sur des actions adaptées aux spécificités de leurs unités de méthanisation, qu’elles soient agricoles, territoriales ou industrielles. C’est pour cette raison que la filière souhaite fiabiliser les installations existantes par un accompagnement vers les bonnes pratiques. Toutefois, ce dispositif s’ajoute aussi aux démarches de fiabilisation comme : 

  • Les dispositions de la réglementation française relatives aux Installations Classées Protection de l’Environnement (ICPE) ;
  • Le label Qualimétha®  qui concerne les bonnes pratiques de conception et de construction des usines de méthanisation ;
  • La Charte de l’AAMF, l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France qui concerne les bonnes pratiques agricoles durables et raisonnées dans la conception et la construction des unités de méthanisation.

Vous l’aurez compris, le contrat est là pour accompagner les exploitants volontaires dans l’amélioration continue de leurs performances et comprendre les enjeux liés à cette activité.

1. Tout d’abord, le contrat passe par une démarche et un engagement individuel pour une logique collective d’amélioration.
Ce contrat demande donc de faire preuve de transparence, d’implication et de professionnalisme. Les exploitants s’engagent volontairement à perfectionner leurs pratiques selon 3 axes majeurs de progrès dont les deux premières thématiques se révèlent être obligatoires :

  • Engagement sur la sécurité,
  • Engagement sur la performance environnementale : ce sont les pratiques autour des CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Énergétique), les digestats (résidus ou déchets « digérés »)…
  • Engagements complémentaires (non obligatoires) : cela peut comprendre la performance technique opérationnelle, la formation du personnel, la communication aux parties prenantes ou encore l’économie circulaire.

2. Ensuite, le contrat passe par la mise à disposition d’une plateforme digitale de conseil et d’échange.
Ce forum donne toutes les clés pour réussir son projet de méthanisation. D’après ce communiqué de presse, cette plateforme de GRDF, mise à disposition en septembre 2021, est destinée à tous les porteurs de projets qui se lancent dans la production de biogaz ou aux exploitants en place. Elle vise à faciliter la mise en relation des acteurs de la filière et donne accès aux informations liées à la compréhension, découverte, conception, construction et exploitation d’un site de méthanisation.

Comment le contrat « progrès méthanisation » a été mis en place ?

Le mois de septembre 2021 sonne le lancement officiel.

En ce qui concerne le pilotage du projet, il est mené par les 3 cabinets experts en ingénierie, conseils en environnement et acteurs sur les questions de transitions environnementales et d’énergies renouvelables : Solagro, Quélia et Artifex .

Puis, les objectifs sont formalisés durant le 1er trimestre 2022.

Les 7 acteurs à l’initiative du contrat ont posé les bases du dispositif en partageant une définition commune du “contrat de progrès”. Ils ont travaillé les 5 thématiques d’engagement et proposé des actions possibles ainsi que des indicateurs de réussite tout en identifiant les outils disponibles existants ou à créer pour les exploitants engagés dans la démarche.

Ensuite, la phase de test du contrat de progrès de la filière méthanisation démarre en septembre 2022.

Parce que ce projet s’est inscrit en phases d’étude et de maturation, des sites d’exploitants de gaz vert étaient nécessaires à la phase d’expérimentation sur une période de un an. 10 sites se sont portés volontaires pour tester la démarche. Il s’agit précisément de sites agricoles, industriels, en cogénération et en injection.

Néanmoins, il est prévu un point d’étape à 6 mois par les partenaires initiateurs pour observer le terrain et confronter les idées à la réalité opérationnelle, analyser les résultats et s’en appuyer pour définir le modèle opérationnel de ce “contrat de progrès”. Le but est de trouver le dispositif le plus adapté.

Enfin, l’expérimentation prendra fin en septembre 2023 pour passer au déploiement.

Par conséquent, la contribution des exploitants volontaires est essentielle pour développer le projet et l’amener à maturation. Par leurs expérimentations, ces volontaires apportent un regard critique et participent à la construction du dispositif imaginé.

Vers un essor durable de la filière méthanisation

Ainsi, dans un contexte où la méthanisation est un sujet controversé, ce projet de sept acteurs du monde agricole et énergétique est une initiative valorisante d’amélioration des pratiques de la filière. Accompagner les acteurs de la filière vers une démarche durable et renforcer les relations entre les producteurs de biogaz, les territoires et leurs partenaires se révèle être une action favorable à la professionnalisation et à la structuration de la filière.
C’est pourquoi, l’objectif est d’inciter à investir dans la méthanisation et d’assurer la durabilité et la pérennité des installations de méthanisation.
D’ailleurs la dernière étude de l’INRAE fait également ressortir un bilan positif pour la transition agro-écologique et énergétique.

En résumé, la méthanisation est une solution durable et respectueuse de l’environnement qui peut contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Pour accompagner cette volonté de démarche durable et d’autonomie énergétique, GROUPE ROY ÉNERGIE encourage à allier les ressources méthanisation et photovoltaïque. Nos équipes accompagnent déjà des sites de méthanisation dans l’installation de centrale photovoltaïque sur les toitures des hangars et bâtiments. La grande quantité d’énergie nécessaire au fonctionnement des cuves de méthanisation et au chauffage du digesteur est palliée par l’installation photovoltaïque. Contactez notre service commercial pour une étude sur mesure.

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